High Sierra

Quand on pense à Sierra Nevada et qu'on est grimpeur, le nom de "Yosemite" vient directement à l'esprit. Le "Yos" c'est une Mecque, c'est le centre de l'univers escalade pour reprendre le titre d'un célèbre film de grimpeurs. Mais voilà, le terrain de jeux est vaste, et le mois d’août et ses températures contraints à prendre de l'altitude et à s'isoler un peu.
La High Sierra prend alors la vedette... Enfin, cela reste raisonnable !

On change de vallée donc, et on passe à l'est de cette chaine de montagne avec pour départ des villes comme "Lone Pine", "Bishop" ou plus haut "Bridgport".

Le terrain de jeux est vaste !

On évoluera donc en altitude, entre 2500m et 4200m en moyenne, l'air y est beaucoup pus agréable que dans la vallée qui est à deux pas de la "Death Valley". Très peu de neige, peu/pas de glaciers, des lignes naturels et esthétiques rendent cette destination d'un confort exceptionnel pour les grimpeurs.

Charlotte Dome
Pour se mettre en jambe (!) à notre arrivée, nous nous dirigeons vers "Charlotte Dome" et sa face sud classique, une escalade qui déroule dans le 5.8/5.9 sur un granite sculpté et érodé.

En bon grimpeur, on lit le topo à la va vite, et va savoir pourquoi, les 5 à 7h de marche d'approche ne nous font même pas tiquer sur le papier. La réalité nous ramène dans le droit chemin et les 5h30 au pas de charge avec les sacs à 17Kg sont sans fin... Heureusement la beauté des lieux nous occupe ponctuellement la tête, le soleil se fait sentir et nous sommes bien content de nous balader à plus de 2000m d'altitude.
La vue depuis "Kearsage Pass". 2h de marche et le sommet... n'est toujours pas en vue !
L'altitude d'ailleurs se fait sentir, avec la déshydratation, et évidement le décalage horaire ! Nous arrivons lessivés au bivouac. Le lendemain, c'est avec le dos et les jambes endolories que nous nous levons pour attaquer notre voie aux aurores.
On rejoint l'attaque depuis le bivouac par des dalles peu exposés


L'escalade n'est pas difficile, seul un petit run out (escalade loin au dessus des protections sur une section improtégeable) mettra du piment. La recherche d'itinéraire sur les 12 longueurs sera ici la seule difficulté, en effet le granite est très travaillé par les éléments rendant les formes complexes et la grimpe possible partout, contrairement à beaucoup d'escalade de là bas, la voie ne suit pas de ligne de faiblesse évidente. Nous arrivons au sommet 5h30 après l'attaque, redescendons au bivouac en une heure et décidons de rentrer directement à la voiture pour se mettre un gros burger dans le gosier.
Nous mettrons 5h25 pour le retour, moins bourrins que la veille mais avec plus de dénivelé négatif. Le jour de repos sera le bienvenue !!

Third Pilard of Dana
Pour notre deuxième sommet, nous avons besoin de grimper un peu! Et éventuellement de revenir à des marches d'approches plus raisonnable :)
Le Troisième pilier du Plateau du Mt Dana est, comme Charlotte Dome, une "Five Stars" du topoguide de la High Sierra éditer chez SuperTopo par Chris McNamara. Avec ses 3h d'approche et 7 longueurs nous l'envisageons à la journée (car-to-car).
Nous arrivons de la marche par le haut et découvrons donc le magnifique pilier en dés-escaladant une arrête plutôt merdique. La facilité d’accès, le niveau accessible de l'escalade (5.10b) et la beauté de la paroi rendent cette escalade une classique du coin. A notre arrivée, une cordée nous précède loin devant, et une corde nous suit, le pilier verra donc 3 cordée en ce jour de mois d'aout anticyclonique, fréquentation donc de l'ordre de l'acceptable !

 Une escalade comme nous somme venue en cherchée, qui grimpe, raide, avec des fissures et, comme partout ici, entièrement à protéger sur coinceurs.
Nous repartons enchantés par cette voie pour un retour dans la vallée et un repos qui nous attend, un peu contraint par les activités gastriques difficile de mes intestins... Boire l'eau des rivières sans traiter l'eau se paye !

The Incredible Hulk
Prochaine étape de notre trip, cette montagne au nom évocatrice est le théâtre de voies magnifiques, difficiles et esthétiques. Ici, tout est magnifique, la vallée, le bivouac, les aiguilles alentours, les lignes évidentes de la paroi, le granite blanc.
Nous montons la veille, après avoir demandé un permis de séjour dans la "wilderness" au bureau des Rangers, pour 3h30/4h d'approche donnée complexe mais finalement plutôt évidente et établissons notre camp au pied du monstre.


Nous choisissons pour notre première voie "The red Diedhrale" une classique esthétique de difficulté raisonnable pour continuer notre acclimations à la grimpe local.

Jean Luc dans la longueur avant le dièdre caractéristique qui à donnée le nom à la voie.


 
à la descente
La grimpe est superbe sur toute la face, seule la fin pour sortir au sommet est un peu longue et perd en intérêt... mais bon, faut se faire le sommet au moins une fois ! beaucoup de voies peuvent se redescendre via 6 ou 7 rappels dans la face, mais aller les chercher depuis notre voie n'est pas rentable, nous descendons donc par la voie de descente classique, une arrête exposée puis un rappel qui mène à un couloir d’éboulis ramenant au pied de la face.
C'est là que Jean Luc perdra sont appareil photo, sans sauvegarde préalable évidement ! La nuit, c'est à son tour de subir la fiesta intestinale et nous mettons une croix sur notre projet du lendemain "Polish route" pour redescendre dans la vallée trouver le remède américain: "Coca Cola".

Tuolomne meadows
 Bien attaqués par ces ascensions nous décidons de rejoindre le monde merveilleux de l'escalade "facile", facile dans le sens accessible du terme, sans expéditions chargé comme des mulets! Difficile de passer à coté du parc du Yosémite sans aller y jeter un oeil, nous décidons donc de payer notre dû (20$) et rentrons dans le Disneyland du wilderness américain, "Tuolomn Medows" (à prononcer comme vous pouvez), la partie haute de la vallée du Yos. Il faut bien l'avouer, les paysage sont à couper le souffle, le minérale et le végétale sont en osmose parfaites sur des hectares à la ronde. Les forets de pins se perdent dans des clairières bucoliques et les effleurements granitique donnent à ce paysage un caractère exceptionnel. Le monde animale n'est pas en reste, les cerfs broutant paisiblement au soleil couchant.



Nous choisissons encore nos voies parmi les voies 5* du topo: "Crescente Arche" à Daff Dome




Nous avons également grimper sur Fairview Dome avec la "Classic Route", superbe voie des "50th classic of north América".






La descente, sur l'autre versant en pentes douces sur les dalles de granite.

  A Tuolomne meadows il est possible d'enfiler ses chaussons à la voiture ! de faire des escalades très faciles (mais souvent très "run out"), de se baigner, de se balader bref, c'est un endroit idyllique. Par contre il faut s'attendre à voir du monde, quand on vient de la High Sierra le contraste est saisissant. Du monde dans les voies (le potentiel est grand ça reste très acceptable) du monde sur la route qui est très touristique et surtout du monde dans les "Campsites", ces campings aménagés dans la nature sans douche mais avec sanitaire et eau, en gestion autonome où tu te déclares et payes dans une petite boite au lettre. Pour trouver une place il faudra alors se lever tôt et être les premiers à sauter sur les emplacements qui se libères chaque jours ! Ou faire comme nous, dormir en sauvage sans trace à l’abri des regards au risque de se faire prendre par les rangers !


Tanya lake au petit matin, petit déjeuner en terrasse, avec vue.
Nous ferons également "West Crack" a Stately Pleasur Dome et ses run out caractéristiques sur dalle à friction, juste au dessus du lac.

Il est temps de rentrer de "l'autre coté" et les orages qui commences à s’annoncer en fin de journée nous posent des questions. Comme il n'y a (presque) pas que l'escalade dans la vie et qu'après tout, nous somme des touristes comme les autres, nous avons profité d'un jour de repos pour visiter une authentique "Ghoste Town". Une ville abandonnée datant de 1860, pour en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bodie_%28Californie%29






Grande voie autour de Bishop

Nous reprenons la route pour le sud et voulons terminer notre séjour par l’ascension du Mt Russel (4200m) et sa voie "Mithrale Dihedrale". La météo est capricieuse, et les orages, jusque là absent dont le topo met en garde régulièrement pointe le bout de leur nez. Leur violence est impressionnante, la foudre s'abat de manière récurrente sur les sommets (mais pas que!), la grêle, la pluie, rendent la perspective de notre projet un peu floue. Les villes de la vallée subissent des coupures de courant régulièrement. Nous tentons le coup sur un créneau annoncé mais comme chaque jours, les orages titanesques se forment sur les montagnes sur le coup des 14 heures et nous faisons demi-tour sur la fin de la marche d'approche après avoir senti la foudre non loin de nous, sans regret puisque le lendemain le créneau annoncé fut encore plus court que d'habitude. 

Nous changeons donc de projet et entreprenons des escalades "Around Bishop" sur un autre topoguide, réalisable à la demi journée et moins engagés en cas de replis météo. Le granite est partout, en restant à des altitudes raisonnables on découvre alors un potentiel de grimpe énorme à deux pas des campsites!
Relais !
Le granite est dément, chargé de fissures en tout genre et de "knobs" (incrustation de roche dans le granit) de toutes tailles!
Nous faisons une grande voie au dessus de Bishop, typé fissure avec passage de toit et "run out" psycho, et deux voies au dessus de Withney Portal dont "Bony Fingers" une fissure à doigt ultra pure et bien raide sur 2 longueurs et demie... Amazing...
Un toit fissure en 5.10d bien baston

Run Out Psycho en 5.8/5.9 dans les fissures bouchées
Merci les knobs !

La voyage touche à sa fin et il est l'heure de repartir, sans regret pour le Mt Russel, la météo à été dans la globalité très correct avec nous, et puis il y en aura d'autre ! Comme prévu pour un premier voyage aux U.S les cotations sont à prendre avec de l'humilité, je vous conseille une petite session couenne à l'arrivée pour dérouiller un peu les cerveau, je pense que ça nous à manqué sur le début du séjour. L'acclimatation ainsi que les marches d'approches ne sont pas à prendre à la légère, ni la météo, qui nous l'avons vu, peut être sévère ! Les prévisions proposés dans les bureaux des rangers sont plutôt fiables.

Quoi d'autre? des shop d'alimentation dans les villes qui ponctuent la route longeant la Sierra, des shop de grimpe à Lone Pine et Bishop, un resto Mexicain qui déchire à Lone Pine, les Breakfast qui font du bien les jours de repos, les permis de séjour à prendre dans la station rangers la plus proche du lieux de grimpe (indiqué dans le topo) ... etc...



Mono Lake, lac salé