26 lettres plus tard
Hausse des températures et route fermée, difficile de respecter un programme A la lettre lorsqu'il débute par un plan B. C pas grave, l'aventure en montagne commence souvent sur un coup de D.
Réveil à 3 heures, petit déjeuner saveur approche nocturne, nous marchons sur le glacier comme on marche sur des E. Au pied de la face, roches sombres et traits de glace F rayant suscite l'interrogation. "Si tu sais où faut aller vas-y!". G compris. Il faut se lancer, commencer à jouer du piolet comme certains manient la H, c'est le déchirement des intentions. Quelques protections psychologiques remettent tout de suite les points sur les I, ne pas faire d'erreur: J vais mais j'ai peur. Le K n'aurait rien d'exceptionnel. L est belle, on l'M mais hors de question d'être le N-ième à rester là O.
On avance prudemment, l'aube se lève et le corps se réveiller: Guichet fermé, le PQ reste au fond du sac. Le zig d'abord, suspendu dans les R, neige à mi-mollets. Le zag ensuite, glace cassante ennemi mollets.
La trace n'a rien d'un S, souple et courbée. Elle est plus aigu, plus piquante, comme tracée à la pointe de son épée. Arrivée à la brèche, satisfaction de sortir mais loin d'être rentré, c'est l'heure de calculer le temps: Avec la dernière cabine à l'heure du T il ne faut pas trainer, le glacier déjà en pleine séance d'U.V commence à bien chauffer. Nous entamons la descente avec la règle du W: Vitesse et vigilance. 15 heures, filet d'eau en terrasse du refuge et pause bronzette, de toute façon nous ne l'aurions jamais eu cette fichu descente mécanique. Encore une petite pente de neige, rien d'X trême mais plein Sud ça cogne fort et ça enfonce. C'est lent, c'est long et on en voit pas le bout. C'est comme une partie de Scrabble, vous savez, lorsqu'il ne reste plus que le Y mais qu'on arrive pas à le placer.
La Meije, brèche du glacier carré, Voie du Z.