Dix ans après nous sommes de retour à Red Rock Canyon. Je gardais un bon souvenir de notre rapide visite de 2015, ce parc national à proximité de Las Vegas nous avait alors servi de repli face à des températures hivernales sur Zion. Cette fois, nous venons de passer quinze jours de grimpe intenses et variés pour profiter à fond de ce superbe terrain de jeux. Après les laves de l'Oregon, le granite de la Californie, notre voyage géo-logique nous amène dans le sable des états du "Southwestern". Quand on parie sur le soleil, le Nevada a la cote et nous avons touché le gros lot.
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| L'effet "waouh" matinal à Red Rock |
La grimpe à Red Rock est super variée. Les Calico Hills font la part belle à l'escalade sportive. Des voies souvent courtes dans des styles différents: résistance à doigts, continue en dévers à grosses prises ou murs techniques et même quelques fissures. La nuit tombée, les blocs de la Kraft Mountain s'illuminent, les bloqueurs investissent les zones d'éboulis.
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| Les Calico Hills |
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| Escalade dans les "huecos" |
Derrière le Callico bassin, le massif de Red Rock à proprement parlé à plus d'une carte dans sa manche et regorge de grandes voies le longs de ses à-pic impressionnants, au coeur de ses profonds canyons. Ici encore, les règles du jeu particulièrement strictes des années 80 ont donné naissance à des itinéraires de caractères aux noms évocateurs: "Risky Business", "Rock Warriors", "Excellent Adventure" ou encore "Sandstone Samourai".
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| Même en second, c'est loin. |
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| Traversée pour rejoindre un "shallow corner" |
Dans ces murs à l'équipement dérisoire pour nos standards actuels, seuls les micro cablés, Rp's, micro friends ou Ball Nuts viennent parfois comblés le vide indécent laissé entre deux plaquettes. Le jeu est mental, la marge technique conseillée, ça fout les jetons. Sur ces paroies faites d'écailles et de réglettes à l'aspect fragiles, dans la psychose d'une casse de prise, on en vient à préférer arquer ses doigts ou poser ses pieds sur les prises les plus petites, délaissant les plus grosses à l'aspect trop décollées. Principe d'action-réaction, le clippage d'une plaquette réconfortante est généralement accompagné d'un pet, d'un rôt, ou des deux en même temps. Les prises deviennent alors plus grosses pour quelques mètres.
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| Mur magnifique de "Excellent Adventure" (5.11b - R) |
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| Un micro cam offset, dans "Risky Business" (5.10c - R) |
Les états-uniens utilisent une classification pour définir l'exposition dans une voie, la facilité à se protéger et les conséquences en cas de chute: "PG-13", mise de départ. "R" (Run Out), Tapis ! "X", c'est la banqueroute... Faites vos jeux ! Tout n'est pas que rouge ou noir, un certains nombre de voies typées fissures ou à l'équipement mixte moderne permettent de grimper en détente et de profiter de la vue sur Las Vegas.
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| Mi-décembre aux Calico Hills |
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| Rencontre d'une voie, dans "Ying and Yang" |
Peu de chose à dire sur la ville du péché. Pas flambeurs pour un sou, une soirée sur le strip nous suffit à apprécier la démesure ordinaire de ces villes "m'as-tu-vu". Je regarde avec incrédulité les joueurs dans l'ivresse du jeu absorbés par leur machine à saoul.
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| Dans la fraicheur des canyons |
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| Cette photo ne rend pas justice à l'inclinaison de ce mur |
Au niveau du "What's the fuck" architecturale, pas de grosse nouveauté il me semble si ce n'est "The Sphere", une salle de spectacle double écran démesurée. On est donc allé sphère voir et c'est autant impressionnant que ridicule. L'écran extérieur fait 53000m2 et à une consommation électrique à faire péter un compteur Linky: Martingale écologique, on continue de miser double dans la défaite. Les jeux sont faits, rien ne va plus.
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| "Cloud Tower" et sa dernière longueur d'anthologie |
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| Le soleil de fin de journée se mérite |